Un
nombre important de soldats de l’armée d’occupation avaient
pris d’assaut la ville de Jénine et bouclé une maison pour
arrêter un jeune Palestinien. Des confrontations avec des
dizaines de jeunes palestiniens s’en sont suivies.
Shireen
Abu Aqleh qui portait un gilet pare-balle barré du mot « PRESS
» a été touchée par une balle réelle à la tête. Elle est
décédée.
Un
autre journaliste, Ali Samoudi, a également été touché d'une
balle réelle dans le dos. Il a précisé « les forces d’occupation
ont ciblé directement les journalistes. »
Des
témoins ont déclaré que les soldats ont tiré à balles
réelles en direction de jeunes Palestiniens et des équipes de
presse.
Le
25 avril 2018, le journaliste palestinien Ahmed Abu Hussein
succombait à ses blessures dans la bande de Gaza. Un soldat
israélien l’avait visé par balle. Un autre journaliste, Yasser
Mortaja, était mort sur le coup de la même manière. Ces deux
journalistes couvraient la “marche du retour.”
Les
journalistes palestiniens (et parfois internationaux) sont soumis
quotidiennement à des restrictions de déplacements et à des
interdictions d'accès, à des confiscations ou destructions de
leur matériel, à des arrestations.
Selon
un décompte de Reporters Sans Frontières, en
quatre ans, au moins 144 journalistes palestiniens ont été
victimes de violations de la part des forces de l’ordre
israéliennes dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est et en
Cisjordanie : tirs de gaz lacrymogènes, balles en
caoutchouc, coups de matraques, grenades assourdissantes, tirs à
balles réelles...
[NDR
:On se rappel que lors de bombardements israéliens de 2021 à
Gaza, l'armée israélienne a détruit l'immeubl des médias, dont
une partie étatit utilisée par Al Jazira]
Shireen
Abu Aqleh, 51 ans, journaliste de terrain expérimentée a été
l'une des premières correspondantes d'Al Jazeera en Palestine.
Pendant un quart de siècle, elle a été au cœur des actions de
la résistance palestinienne pour en rendre compte. Faisant fi du
danger, elle a couvert les guerres, les attaques et les agressions
de l'occupation israélienne contre les Palestiniens.
Israël
tente de bâillonner ceux qui documentent les crimes de guerre,
comme il l’a fait en désignant comme terroristes les ONG de
défenses des droits humains palestiniennes. Israël assassine les
journalistes, celles et ceux qui résistent : 11 jeunes du village
de Beita, village qui refuse la colonisation de ses terres ont
été assassinés par l’armée israélienne en une année.
Le
premier ministre israélien a donné à ses soldats un permis de
tuer. Ils en usent et en abusent y compris contre les
journalistes.
Les
crimes de guerre israéliens sont connus, documentés. Ils durent
depuis des décennies. Ils n’entrainent cependant aucune
sanction de la part de la communauté internationale. Jusqu’à
quand ? L’Union européenne se déclare choquée par le meurtre
de Shireen Abu Aqleh. Prendra-t-elle enfin des sanctions contre
Israël ?
L’AFPS
transmet ses condoléances les plus sincères à la famille de
Shireen Abu Aqleh. Elle transmet sa solidarité aux journalistes
palestinien·nes et aux comités de résistances populaires qui la
côtoyaient quotidiennement.
Elle
exhorte la France, l’Union européenne de mettre fin à l’impunité
dont bénéficie Israël depuis toujours en prenant des sanctions
immédiates. Les crimes de guerres doivent être sanctionnés de
la même manière où qu’ils soient perpétrés.
Le
Bureau national de l'AFPS Le 11 mai 2022
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