Ce
report évite un possible vote qui aurait pu provoquer une
scission sans précédent dans l’histoire de l’UA.
Le
débat prévu dimanche après-midi au sommet de l’Union
africaine (UA) sur l’accréditation d’Israël à l’organisation
a été « suspendu » et un comité va être créé sur ce sujet
controversé parmi les 55 États membres, ont indiqué à l’AFP
des sources diplomatiques.
«
La question d’Israël a été suspendue pour le moment et à la
place, un comité sera mis en place pour étudier la question »,
a déclaré un des diplomates interrogés par l’AFP en marge du
sommet de l’UA, qui se tient jusqu’à dimanche dans la
capitale éthiopienne Addis Abeba.
Ce
comité sera composé des dirigeants de l’Afrique du Sud et de l’Algérie,
mais aussi du Rwanda et de la République démocratique du Congo
– qui soutiennent la décision de Moussa Faki Mahamat –, ainsi
que du Cameroun et du Nigeria.
Ce
report évite un possible vote sur cette décision prise en
juillet par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki
Mahamat, qui, selon de nombreux analystes, aurait pu provoquer une
scission sans précédent dans l’histoire de l’UA, qui fête
ses vingt ans.
En
octobre dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères,
Ramtane Lamamra, avait indiqué que les débats au sein du conseil
exécutif de l’UA avaient « mis en évidence une profonde
division des États membres de l’Union africaine » sur la
question.
Depuis
plusieurs mois, cette décision d’accréditer Israël est
vivement critiquée par plusieurs États membres, dont l’Afrique
du Sud et l’Algérie, qui estiment qu’elle va à l’encontre
des déclarations de l’organisation en faveur des Palestiniens.
Ces deux pays ont fait inscrire ce sujet à l’ordre du jour.
«
Un débat serein »
Mais
le débat prévu dimanche a finalement été mis en suspens. «
Nous avons estimé que l’Afrique ne doit pas être divisée par
un sujet qui lui est étranger », a expliqué le président
sénégalien Macky Sall, qui a proposé la création d’un
comité chargé de « trouver une solution ».
Dans
un discours samedi devant les dizaines de dirigeants africains
réunis au siège de l’UA, le Premier ministre palestinien
Mohammed Shtayyeh a demandé le retrait de l’accréditation
accordée à Israël.
«
Israël ne devrait jamais être récompensé pour ses violations
et pour le régime d’apartheid qu’il impose au peuple
palestinien », a déclaré le Premier ministre de l’Autorité
palestinienne, accréditée auprès de l’UA depuis 2013, en
reprenant une formule d’un rapport d’Amnesty International
publié cette semaine.
«
La situation du peuple palestinien n’est devenue que plus
précaire », a insisté Mohammed Shtayyeh.
Peu
avant, dans son discours d’ouverture du sommet, Moussa Faki
avait défendu son choix et appelé à « un débat serein ».
Il
a assuré que l’engagement de l’UA dans la « quête d’indépendance
» des Palestiniens est « immuable et ne peut que continuer à se
renforcer ». Mais l’accréditation d’Israël peut constituer,
selon lui, « un instrument au service de la paix ».
Publication
AFPS National
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