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 Strasbourg : un jumelage en question ?

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26/28/22

AFPS Alsace

   

   

Lettre au Maire de Strasbourg

Suite à la publication par le Monde et le journal Haaretz d'articles relatant l'attitude du maire de la ville israélienne de Ramat Gan jumelée avec Strasbourg depuis 1995 qui a fait décrocher un drapeau palestinien appelant au "vivre ensemble" suspendu sur la façade d'un immeuble à côté d'un drapeaui sraélien suspendu sur la même façade  pour le remlacer par les signes offiiels de l'Etat d'Israël, l'AFPS Alsace adresse au maire de Strasbourg une lettre exprimant la nécessité de renogocier les conditions de ce jumelage en raison des multoples violations des Droits de l'Homme et du Droit Interational par l'Etat d'Israël

   

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Colmar, le 5 août 2022.

 

Madame Jeanne BARSEGHIAN

Maire de la Ville de Strasbourg 1 parc de l'Étoile

67076 STRASBOURG

 

Madame la Maire,

Nous vous adressons ce courrier après le voyage d'une délégation de la municipalité de Strasbourg en Israël et en particulier à Ramat Gan, ville israélienne jumelée avec Strasbourg, mais également à l'occasion de plusieurs évènements récents et de la situation générale en Israël / Palestine.

Nous ne reviendrons pas ici sur l'assassinat de la journaliste Shireen Abu Akleh, perpétré par l'armée israélienne dans la même période que la visite de la délégation strasbourgeoise. La presse s'en est fait largement l'écho. L'évènement, d'ailleurs, ne fait qu'illustrer le cadre général de notre propos, puisque nous avons tous été témoins des violences des forces de police israéliennes lors des obsèques de la journaliste. Ces dernières, à coups de matraques, se sont emparés des drapeaux palestiniens qui recouvraient le cercueil pour les jeter au sol.

Cependant à Ramat Gan même, un autre évènement, moins médiatisé, a eu lieu. Il est relaté dans les deux articles joints. Celui du Monde et celui du Times of Israel. Ces deux médias nous rapportent l'acte de résistance des forces progressistes israéliennes qui ont hissé les drapeaux palestinien et israélien, côte à côte, accompagnés d'un appel à " vivre ensemble ", écrit en arabe et en hébreu, sur la tour du pôle économique israélien que représente la ville de Ramat Gan.

C'est le Maire de la ville qui a ordonné l'enlèvement du drapeau palestinien.

Il aurait pu s'en tenir là, mais il l'a fait remplacer par " un deuxième drapeau israélien arborant les symboles de l'armée israélienne, du Shin Bet (Service de Sécurité Israélien), de la police israélienne et de la municipalité de Ramat Gan ". Il associait, ainsi, les noms des outils de la domination du peuple palestinien à celui de sa ville.

Le jumelage de la ville de Strasbourg avec Ramat Gan date de 1991 est un héritage du passé.

 Aujourd'hui, nous ne pourrions comprendre, qu'à la lumière de ces faits, Strasbourg, siège d'organismes œuvrant au respect des Droits de l'Homme dans le cadre du Conseil de l'Europe, à la coopération internationale, au respect du Droit et donc au " vivre ensemble ", ne réexamine pas les conditions de son jumelage avec Ramat Gan.

Aujourd'hui, dans le contexte actuel de la loi fondamentale " Etat Nation du Peuple Juif ", adoptée par la Knesset en 2018, alors que la Cour Pénale Internationale décide d'une enquête pour crime de guerre, voire crime contre l'humanité à l'encontre de l'Etat d'Israël, que des associations israéliennes (B'Tslem) ou internationales (Amnesty International, Human Rights Watch) dénoncent le régime d'occupation, de colonisation et d'apartheid israélien, ce réexamen des conditions de ce jumelage semble devoir s'imposer.

Strasbourg, capitale européenne symbolique qui incarne les valeurs fondamentales de l'Europe, a lancé une invitation aux représentants de Ramat Gan.

Strasbourg s'honorerait en demandant au Maire de la ville de Ramat Gan, lors de sa venue future, de prendre l'engagement solennel de se soumettre au respect de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et au respect du Droit International, en Israël comme dans les territoires occupés de Palestine ou à l'égard des réfugiés palestiniens interdits de " droit de retour ". De la même façon, Strasbourg se grandirait enmettant en place un nouveau jumelage, avec une ville arabe israélienne ou une ville ou bourgade palestiniennes. Ce serait là, donner une belle réponse à la politique d'apartheid de l'Etat d'Israël. Notre association est à votre entière disposition pour échanger sur ces sujets. Nous sommes en attente d'une réponse de votre part. Veuillez agréer, Madame la Maire, nos salutations les plus respectueuses.

Pour l’AFPS Alsace,

la Présidente

Mireille PELKA